Aujourd'hui, Thomas était de repos, il n'avait pas voulu prendre sa journée, mais son père avait insisté, Roland voyait bien que son fils était exténué, il pensait naturellement que ce dernier travaillait trop et Thomas n'avait pas cherché à le contredire. Son père avait tellement insisté que le jeune homme avait fini par céder. Après tout, quand Roland Marci a quelque chose en tête il vaut mieux aller dans son sens, il est têtu comme une bourrique, mais c'est un trait de famille. Même s'il ne travaillait pas, Thomas s'était levé tôt. Il avait commencé par faire un peu de ménage dans son studio puis il s'était dit que ce serait bien qu'il en fasse un peu dans sa tête également, il se sentait couler depuis la mort de Florian et cela ne lui ressemblait pas. Oh bien sûr devant ses amis, il donnait le change, enfin autant que possible, mais à l'intérieur de lui il était complètement détruit. Il devait se ressaisir, il ne pouvait pas continuer à se laisser aller de la sorte.
Il décida d'aller faire un tour dans les Calanques, cet endroit avait toujours eu un effet apaisant sur lui. Déjà, à l'époque où il était avec Nicolas, lorsque ce dernier s'était fait passer pour mort, il s'était souvent réfugié là-bas pour extérioriser sa peine, pour ne pas qu'on le voit pleurer et là...il ferait pareil.
Il s'assit sur un rocher, face à la mer et parti dans ses pensées ou son histoire avec Florian se mêlait à celle qu'il avait eu avec Nicolas. Oui, il n'avait eu que deux hommes qui avaient compté dans sa vie, deux relations qu'il chérirait jusqu'à sa mort, mais toutes les deux s'étaient terminés tragiquement et si, par bonheur, Nicolas était vivant, cela ne serait pas le cas de Florian, la mort du juge n'était pas un coup monté.
Seul, Thomas se libéra de son chagrin, les larmes coulaient sur son visage sans qu'il ne puisse les retenir. D'ailleurs, il n'en avait pas envie.